Chute de 8,2 % du prix de vente des maisons après des inondations catastrophiques

Les inondations ont fait chuter le prix de l’immobilier dans certaines collectivités canadiennes


WATERLOO, Ontario, 15 févr. 2022 (GLOBE NEWSWIRE) -- De nouvelles données indiquent qu’au cours des huit dernières années, les collectivités touchées par des inondations catastrophiques ont vu le prix de vente des maisons baisser de 8,2 % en moyenne; par ailleurs, le nombre de maisons mises en vente a chuté de 44,3 % et les maisons passent 19,8 % plus de temps sur le marché.

C’est ce que nous apprend un nouveau rapport du Centre Intact d’adaptation au climat de l’Université de Waterloo. L’étude s’intéresse à cinq villes canadiennes où sont survenues des inondations catastrophiques entre 2009 et 2020 : Grand Forks (Colombie-Britannique), Burlington (Ontario), Toronto, Ottawa et Gatineau (Québec).

Les répercussions des inondations ont été mesurées sur des périodes de six mois avant et après les événements. Pour établir que les répercussions étaient effectivement associées aux inondations, la situation des collectivités touchées a été comparée à celle de collectivités avoisinantes témoins (non touchées par des inondations) durant les mêmes périodes.

« Les conclusions de ce rapport ne me surprennent pas, fait valoir Gary Will de Will Davidson LLP, une société-conseil en matière de risque d’inondation. Elles montrent les conséquences sur le prix des maisons et soulignent l’importance de s’attaquer activement à la réduction des risques d’inondation par la mise à jour des modèles et des cartes des plaines inondables notamment, ainsi que de repenser le développement immobilier sans plus attendre, puisque les inondations ont des répercussions sur les urbanistes, les propriétaires et les décideurs. »

Dans le cadre de l’étude, le rapport a également examiné les conséquences des inondations, à l’échelle des collectivités, sur le retard et le report des paiements hypothécaires dans deux villes canadiennes, et ce sur une période de six mois avant et après les inondations. Les résultats n’ont révélé aucun changement dans la capacité des propriétaires à rembourser leur prêt hypothécaire; toutefois, la baisse de la valeur marchande d’une maison en raison d’une inondation influencerait la limite possible d’emprunt auprès d’un prêteur.

Comme le fait observer Steve Mennill, chef du changement climatique à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), « la maison est le plus grand investissement financier de la plupart des propriétaires. Ce rapport le montre clairement : beaucoup de Canadiens et de Canadiennes tireraient profit d’un effort collectif visant à protéger leur investissement de la menace croissante des inondations. »

L’un des auteurs du rapport, Blair Feltmate, affirme que « le Canada doit apprendre à gérer le risque d’inondation, plutôt que de l’ignorer. Comme les inondations résidentielles constituent la conséquence la plus coûteuse et la plus fréquente des phénomènes météorologiques extrêmes, les urbanistes devraient redoubler d’efforts pour tenir compte de l’adaptation dans l’aménagement des collectivités. »

Voici des actions recommandées dans le rapport pour guider la population canadienne en matière d’atténuation des risques d’inondation :

Conseils sur la protection des maisons contre les inondations : Les municipalités, les banques, les assureurs et les associations immobilières devraient communiquer des conseils aux propriétaires pour réduire le risque d’inondation des sous-sols.

Programme d’évaluation des maisons en matière d’adaptation au climat : Le gouvernement fédéral devrait lier le Programme aux évaluations énergétiques ÉnerGuide pour les maisons.

Cartes des risques d’inondation : Le gouvernement fédéral devrait actualiser les cartes des risques d’inondation et s’assurer qu’elles sont diffusées au public.

Cotation des risques d’inondation des propriétés résidentielles : Le gouvernement fédéral devrait créer un système de cotation des risques d’inondation basé sur le code postal (un tel système existe déjà aux États-Unis).

Infrastructure naturelle : Tous les ordres de gouvernement devraient s’engager à prendre des mesures favorisant la conservation et la restauration des infrastructures naturelles (forêts, prairies, milieux humides) pour limiter les risques d’inondation actuels et futurs.

Atténuation des risques d’inondation dans les collectivités : Les collectivités devraient dès maintenant délimiter et protéger les zones à haut risque d’inondation.

Le Canada dispose déjà des outils nécessaires pour atténuer les risques d’inondation, mais s’il ne voit pas l’urgence d’agir, les inondations catastrophiques comme celles survenues sur les côtes est et ouest en novembre 2021 seront de plus en plus fréquentes.

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Kathryn Bakos (en anglais)
Directrice, Programme scientifique et financier sur le climat, Centre Intact d’adaptation au climat
Université de Waterloo
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Joanna Eyquem (en français)
Directrice générale - Infrastructures résilientes au climat, Centre Intact d’adaptation au climat
Université de Waterloo
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Directrice principale en finance durable, Global Risk Institute (GRI)
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