À une époque où les électeurs sont en colère, les Canadiens continuent de soutenir les partenariats public-privé pour la construction de l’infrastructure essentielle

Un sondage réalisé par Nanos Research examine les dépassements de coûts, les soumissions étrangères liées aux projets et le processus d’approbation du gouvernement


TORONTO, Jan. 24, 2019 (GLOBE NEWSWIRE) -- Selon un nouveau sondage de Nanos Research, la majorité des Canadiens (64 %) continue d’appuyer les partenariats public-privé (P3) pour la construction des infrastructures nécessaires.

Les partenariats public-privé sont associés à 281 projets partout au Canada; ceux qui sont déjà en cours de réalisation ou de construction sont évalués à 136,9 milliards de dollars et comprennent des hôpitaux, des palais de justice, des autoroutes, des ponts et des réseaux de transport en commun. Au Canada, on utilise les P3 comme un mode d’exécution d’infrastructures publiques à grande échelle qui sont financées en tout ou en partie par le secteur privé, mais dont le secteur public conserve la propriété et le contrôle.

Le sondage porte sur un large éventail de sujets brûlants liés à l’infrastructure, par exemple la responsabilité des dépassements de coûts, les sociétés étrangères qui soumissionnent des projets canadiens et la question de savoir si les gouvernements ont un processus équilibré de consultation et d’approbation afin de concilier les affaires et les préoccupations relatives à l’environnement et aux Autochtones.

L’objectif était de déterminer si le modèle canadien d’exécution d’infrastructures peut devenir vulnérable à la vague de colère populiste qui déferle sur d’autres pays où la confiance envers le gouvernement, les médias, les puissances financières et les institutions est plus rare que jamais.

« Dans l’ensemble, le sondage semble indiquer que les Canadiens continuent d’appuyer les partenariats public-privé, mais que le secteur de l’infrastructure n’est pas à l’abri de la colère des électeurs », affirme Nik Nanos, président directeur de Nanos Research. « Il est rassurant de voir qu’en dépit des politiques mondiales tumultueuses des dernières années, les Canadiens ont des opinions en grande partie modérées à ce sujet, quoique certaines divergences considérables entre les hommes et les femmes, les régions et mêmes les groupes d’âges soient à surveiller. »

Nanos a présenté les résultats du sondage lors d’un dîner organisé par le CCPPP le 23 janvier à Toronto sur le thème Électeurs en colère et populisme : une menace pour la construction de l’infrastructure.

« Étant donné la planification à long terme, les investissements considérables et la confiance du public qui sont nécessaires pour implanter l’infrastructure essentielle, ce secteur est particulièrement vulnérable aux changements qui favorisent une idéologie au détriment d’une politique publique judicieuse », explique Mark Romoff, président-directeur général du CCPPP.

« Nous savons que ce genre d’incertitude augmente les risques liés aux projets, entrave la concurrence au cours de l’étape d’approvisionnement et réduit le désir d’innover, ce qui nuit aux contribuables et au secteur privé », ajoute M. Romoff. « D’après des études précédentes menées par le Canadian Centre for Economic Analysis, nous savons également que les retards ou les annulations de projets ont un impact considérable sur l’économie canadienne et réduisent sensiblement la valeur des projets avec le temps. »

Processus d’approbation d’infrastructure

  • Près de 4 répondants canadiens sur 10 croient que le processus d’approbation des projets d’infrastructure penche en faveur des écologistes et des communautés autochtones. Ce point de vue est surtout répandu dans les Prairies (58 %) et en Colombie-Britannique (45 %), et il domine chez les hommes (46 %) et les Canadiens de plus de 55 ans (42 %).
  • Par ailleurs, 27 % des répondants canadiens trouvent qu’il est trop facile de construire des infrastructures sans prendre en considération les incidences sur l’environnement et les communautés autochtones, ce point de vue étant le plus répandu au Québec (42 %). Près de deux fois plus de femmes (34 %) que d’hommes (20 %) adhèrent à cet énoncé.
  • Un autre groupe représentant 27 % des répondants canadiens sont neutres et trouvent que le pays a réussi à concilier ses intérêts économiques et ceux des écologistes et des communautés autochtones.

Dépassements de coûts

  • Quant à savoir qui est considéré comme responsable des dépassements de coûts dans les projets d’infrastructure publique, les répondants canadiens montrent du doigt le secteur privé, 38 % des répondants ayant affirmé que les entreprises facturent des prix trop élevés. Ce point de vue est le plus répandu au Québec (51 %).
  • Selon 29 % des répondants canadiens, les difficultés budgétaires surviennent lorsque les gouvernements insistent pour modifier des éléments d’un projet, point de vue qui domine dans les Prairies (33 %). Une proportion de 14 % des répondants attribuent les augmentations budgétaires à un trop grand nombre d’employés syndiqués.
  • Les répondants canadiens plus âgés et ceux de sexe masculin ont davantage tendance à rejeter la faute sur le gouvernement que les répondants plus jeunes et de sexe féminin.

Règles d’approvisionnement des projets d’infrastructure

  • Près de la moitié des répondants canadiens (49 %) s’opposent à ce que des sociétés étrangères soumissionnent des projets d’infrastructure canadiens, tandis que 41 % des répondants sont en faveur d’un processus d’approvisionnement concurrentiel pouvant mener à des réductions de prix, à l’élargissement de l’expérience en matière de projets et à de meilleurs résultats.
  • Les répondants des Prairies et du Canada atlantique sont les plus opposés aux soumissionnaires étrangers (56 % et 55 % respectivement), tandis que ceux de la Colombie-Britannique (47 %) et du Québec (44 %) sont également divisés sur ce point.

Ententes sur les avantages communautaires

  • Les répondants canadiens sont presque également divisés sur le sujet des avantages communautaires. Selon 46 % d’entre eux, il importe que les collectivités reçoivent des avantages et participent à l’élaboration des projets d’infrastructure menés à l’échelle locale, tandis qu’aux yeux de 43 % des répondants, le fait de voir construire des infrastructures publiques constitue à lui seul un avantage pour la collectivité.
  • Les avantages communautaires, que certains gouvernements incluent obligatoirement dans les grands projets d’infrastructure, sont par exemple la création de programmes d’apprentissage pour des travailleurs locaux, le dédommagement des entreprises touchées par les travaux de construction ou des investissements dans des projets et des programmes communautaires.
  • Les avantages communautaires obtiennent le moins d’appui dans les Prairies (40 %) et le plus d’appui en Colombie-Britannique (52 %) et dans le Canada atlantique (50 %).

Les observations sont fondées sur un sondage téléphonique aléatoire mené auprès de 1000 Canadiens de plus de 18 ans entre le 29 septembre et le 4 octobre 2018. La marge d’erreur est de +/- 3,1 points de pourcentage 19 fois sur 20. Le rapport intégral des résultats est accessible ici.

À propos du Conseil canadien pour les partenariats public-privé

Fondé en 1993, le Conseil canadien pour les partenariats public-privé (CCPPP) est un organisme national non partisan et sans but lucratif qui regroupe des membres des secteurs public et privé. Sa mission est de collaborer avec tous les ordres de gouvernement et toutes les communautés autochtones pour adopter des méthodes intelligentes et novatrices de développer l’infrastructure publique et de fournir des services, afin d’obtenir les meilleurs résultats pour les Canadiens. Le CCPPP préconise des politiques publiques fondées sur des données probantes et favorables aux P3, facilite l’adoption de pratiques exemplaires internationales et informe les intervenants et le public concernant les avantages économiques et sociaux des partenariats public-privé.


            

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