Des chercheurs étudient la COVID-19 chez les travailleurs de l’alimentation à haut risque au Québec et en Ontario

Des méthodes de dépistage d’anticorps par détection optique et dans des échantillons de salive seront évaluées


MONTRÉAL, 17 mars 2021 (GLOBE NEWSWIRE) -- Depuis le début de la pandémie, des milliers de Canadiens ont dû continuer à fournir des services essentiels, par exemple en travaillant dans les usines de production et d’emballage d’aliments, ou encore dans les épiceries, les restaurants et les bars. Parfois, cela suppose une grande proximité avec les collègues ou les clients. Le gouvernement du Canada, par l’intermédiaire de son Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC), investit environ 4,5 millions de dollars en appui à deux études portant sur certaines répercussions de la COVID-19 sur les travailleurs de l’industrie alimentaire au Québec et en Ontario.

Étude menée au Québec

Pendant les six prochains mois, une équipe de recherche suivra environ 450 personnes qui travaillent dans des épiceries, des restaurants et des bars des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches. À des fins de comparaison, l’équipe suivra également 150 personnes qui travaillent dans des quincailleries.

« Depuis le début de la pandémie, le risque d’exposition à la COVID-19 est élevé chez les employés des services alimentaires, car ils sont en contact étroit avec de nombreuses personnes chaque jour », explique le professeur Denis Boudreau, de la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval. « Cependant, les données sont encore limitées sur le nombre de travailleurs de ce secteur qui ont été exposés au virus et sur leur réponse immunitaire. Avec cette étude, nous voulons faire la lumière sur ces questions. »

L’équipe de recherche commencera par prélever des échantillons sanguins afin de déterminer combien des travailleurs participants présentent des anticorps contre le SRAS-CoV-2, le virus responsable de la COVID-19. La présence d’anticorps suppose une infection antérieure, qu’une personne ait eu ou non des symptômes. Par la suite, on prélèvera de nouveaux échantillons sanguins après 12 et 24 semaines, pour déterminer combien de travailleurs ont été infectés au cours des six mois que dure l’étude. Après la première rencontre, les participants admissibles à la vaccination selon les recommandations de la santé publique pourront recevoir un vaccin et continuer de participer à l’étude.

En plus d’utiliser les techniques d’analyse sanguine habituelles, l’équipe de recherche utilisera une méthode de détection optique développée en collaboration par des chercheurs de l’Université de Montréal et de l’Université Laval. « Cette technologie, appelée spectroscopie par résonance de plasmons de surface, emploie un faisceau lumineux pour détecter les anticorps captés sur un mince film métallique », explique le Pr Boudreau, qui est également chercheur au Centre d’optique, photonique et laser (COPL) de l’Université Laval. « Grâce à cette technique, il est possible d’évaluer rapidement l’efficacité de la réponse immunitaire. »

L’étude vise aussi à mieux comprendre la réponse du système immunitaire à l’infection au SRAS-CoV-2.

« Plus de 80 % des personnes infectées par le SRAS-CoV-2 ne développent pas de symptômes graves de la COVID-19, ce qui signifie que leur système immunitaire fonctionne. Toutefois, nous en savons encore très peu sur cette réponse immunitaire », affirme la Dre Sylvie Trottier, de la Faculté de médecine de l’Université Laval et du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, qui est responsable de la portion médicale de l’étude. « Notre étude nous fournira de nouveaux indices sur la réponse immunitaire et sur les facteurs qui peuvent contribuer au développement d’une forme grave de la COVID-19. »

Pour faciliter le recrutement de participants, l’équipe de projet travaille en partenariat avec la Fédération du commerce de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT), qui représentent la majorité des membres des secteurs de l’alimentation et de la quincaillerie au Québec.

Étude menée en Ontario

L’étude menée en Ontario porte sur les employés de plusieurs installations de production alimentaire et de certains commerces de détail alimentaires, comme des cafés ou des restaurants situés dans des hôpitaux de la région du Grand Toronto.

« Nous voulons mieux comprendre la transmission du SRAS-CoV-2 en observant la fréquence des infections dans un endroit donné », explique le Dr Amit Oza, du Réseau universitaire de santé (University Health Network), qui est chercheur principal. « Il est important de comprendre comment le virus peut se transmettre dans les milieux de travail où il est difficile de maintenir la distanciation physique en raison de la nature des tâches. Nous obtiendrons de nouveaux renseignements importants sur la façon dont le virus est transmis et sur les moyens d’empêcher sa transmission. Ces connaissances serviront aussi à élaborer des méthodes rapides et généralisées pour le dépistage et la recherche de contacts. »

L’étude comprend le dépistage de la COVID-19, que les participants aient ou non des symptômes de la maladie, dans les milieux où le risque d’infection est le plus élevé. « Nous prélèverons des échantillons sanguins à plusieurs moments. En examinant de façon approfondie les échantillons successifs des participants, nous aurons un meilleur aperçu de l’évolution des anticorps du SRAS-CoV-2 au fil du temps et de son influence sur les modes de transmission, ce qui pourra ensuite se répercuter sur les interventions de la santé publique, poursuit le Dr Oza. Le dépistage de la COVID-19, même en l’absence de symptômes, est indispensable pour réduire la transmission le plus tôt possible. »

Les employés dont le test de dépistage d’une infection active au SRAS-CoV-2 sera positif passeront un autre test afin de confirmer l’infection. Ensuite, leur employeur et les autorités de santé publique de leur région seront avisés pour que les mesures de contrôle des infections et les soins de santé appropriés puissent être mis en place. Les personnes dont le test sera négatif auront l’occasion de passer plusieurs autres tests, pour que l’équipe puisse déterminer combien de travailleurs ont été infectés après le premier test.

« Maintenant que la vaccination a commencé, nous pourrons évaluer la couverture vaccinale, ajoute le Dr Oza. Les échantillons sanguins sont conservés, afin que nous puissions étudier la réponse immunitaire des personnes qui ont eu le SRAS-CoV-2, qu’elles soient vaccinées ou non, lorsque nous obtiendrons des fonds additionnels. »

L’étude sur les travailleurs du secteur alimentaire de l’Ontario financée par le GTIC fait partie d’un projet plus vaste, baptisé « A Research Platform to Screen and Protect Individuals that Work Within a Food Production, Healthcare, Research or Clinical Organization (RESPECT) » (plateforme de recherche pour le dépistage et la protection des personnes qui travaillent dans une entreprise de production alimentaire, de soins de santé, de recherche ou de services cliniques).

« Ces deux études se penchent sur des travailleurs qui sont en contact avec le public et qui doivent se trouver sur leur lieu de travail. Ceux-ci sont importants pour l’alimentation de la population canadienne et essentiels pour l’économie du pays », déclare la Dre Catherine Hankins, coprésidente du GTIC.

« Pour les travailleurs de l’industrie alimentaire, que ce soit dans le secteur de la production, du commerce de détail ou des services, le risque de contracter la COVID-19 peut être plus élevé, soit en raison des contacts directs avec des membres du public ou en raison de leur environnement de travail », affirme l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam. « Même si la vaccination a commencé, il est encore crucial de continuer à soutenir les études qui nous permettront de mieux comprendre la transmission de la COVID-19, ses répercussions et les différentes réponses immunitaires à celle-ci. »

Au sujet du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19

À la fin avril 2020, le gouvernement du Canada a créé le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC) et lui a confié un mandat de deux ans. Le GTIC est supervisé par une équipe de direction bénévole composée d’experts et de scientifiques canadiens de premier plan provenant d’universités et d’hôpitaux de tout le pays qui cherchent à comprendre la nature de l’immunité découlant du nouveau coronavirus responsable de la COVID-19. À cette fin, le GTIC soutient de nombreuses études visant à déterminer l’ampleur de la propagation de l’infection au SRAS-CoV-2 au Canada (dans la population générale, dans certaines communautés et dans des populations prioritaires), comprendre en quoi consiste l’immunité qui suit l’infection, améliorer les méthodes de dépistage des anticorps et contribuer à surveiller l’efficacité et l’innocuité des vaccins qui sont distribués au Canada. Le Groupe de travail et son secrétariat collaborent étroitement avec un ensemble de partenaires, dont des gouvernements, des organismes de santé publique, des institutions, des organisations de santé, des équipes de recherche et d’autres groupes de travail, en plus de mobiliser des communautés et des intervenants. Récemment, le Groupe de travail s’est vu confier la tâche de soutenir la surveillance de l’efficacité et de l’innocuité des vaccins, ce qui s’inscrit dans son objectif premier qui consiste à produire des données et à susciter des idées pouvant orienter des interventions visant à ralentir la propagation du SRAS-CoV-2 au Canada – pour finalement y mettre un terme. Pour en savoir plus, consultez le site www.covid19immunitytaskforce.ca.

Renseignements aux médias

Université Laval
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Cellulaire : +1.418.656.7785
Courriel : jean-francois.huppe@dc.ulaval.ca

Princess Margaret Cancer Centre, UHN
Alex Radkewycz
Cellulaire : +1.416.918.7313
Courriel : Alexandra.Radkewycz@uhn.ca

Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19
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Caroline Phaneuf, cellulaire : +1.514.444.4532