OTTAWA, 25 avr. 2024 (GLOBE NEWSWIRE) -- La modernisation du parc immobilier résidentiel, commercial et institutionnel du Canada visant à y intégrer des combustibles, des technologies et des matériaux durables pourrait nécessiter jusqu’à 57 000 travailleurs en construction supplémentaires et générer plus de 81 milliards de dollars d’investissements dans la construction d’ici 2032.
Dans son nouveau rapport publié aujourd’hui, Construire un avenir plus vert : estimation de l’incidence de l’abandon des combustibles fossiles dans les bâtiments du Canada sur la demande de main-d’œuvre dans le secteur de la construction, ConstruForce Canada examine la mesure dans laquelle la rénovation des bâtiments existants permettra d’améliorer leur efficacité énergétique, de réduire leur empreinte carbone et, au bout du compte, d’aider le gouvernement du Canada à atteindre ses objectifs de carboneutralité d’ici 2050. Ces changements surviennent alors que les marchés du travail de la construction fonctionnent au maximum de leur capacité ou presque dans de nombreuses régions du pays.
Le rapport a été élaboré avec l’aide d’un comité directeur composé de représentants de l’Association canadienne des constructeurs d’habitations, de ClimateCare, de l’Institut canadien du chauffage, de la climatisation et de la réfrigération, de l’Association des entrepreneurs en mécanique du Canada et de Reliance Home Comfort. Il modélise un scénario dans lequel deux types d’activités de construction écologique sont réalisées : la conversion des appareils de chauffage et des chauffe-eau des combustibles fossiles à l’énergie électrique, et la modernisation des bâtiments à des fins d’amélioration de l’efficacité énergétique et de réduction des pertes de chaleur. Le rapport indique que 16 300 nouveaux emplois liés à la substitution des sources d’énergie pourraient être créés dans le secteur résidentiel à lui seul, et que 40 600 autres pourraient être créés pour des rénovations écoénergétiques. Il faudra davantage de main-d’œuvre pour convertir et moderniser le parc immobilier, commercial et institutionnel du Canada, bien que les données permettant de modéliser l’incidence de ces conversions n’aient pas été disponibles dans cette version du rapport.
Les données de Ressources naturelles Canada révèlent que les bâtiments représentent 13 % des émissions totales de gaz à effet de serre du pays. Plus des trois quarts de ces émissions proviennent des combustibles utilisés pour alimenter les appareils de chauffage et les chauffe-eau. Par conséquent, les rénovations des bâtiments existants visant à améliorer leur efficacité énergétique et à réduire leur empreinte carbone sont devenues une stratégie importante pour l’atténuation des changements climatiques.
« Cette transition sera un grand défi pour le secteur canadien de la construction et de la rénovation de bâtiments, mais elle générera un grand nombre d’emplois dans plusieurs métiers, surtout en ce qui concerne les mécaniciens en chauffage, en réfrigération et en climatisation », indique Martin Luymes, vice-président, Relations avec le gouvernement et les parties prenantes à l’Institut canadien du chauffage, de la climatisation et de la réfrigération.
Le défi pour le secteur de la construction est que cette solution est envisagée à un moment où la demande en construction résidentielle atteint déjà des niveaux records ou presque dans de nombreuses provinces, et où le secteur de la construction résidentielle doit également construire des millions de nouveaux logements pour répondre à la crise du logement au Canada », affirme Tania Johnston, cheffe de la direction de l’Association des entrepreneurs en mécanique du Canada.
Le rapport Construire un avenir plus vert modélise également les répercussions de la transition vers la construction écologique dans les provinces. Il constate que l’incidence de la substitution des sources d’énergie pourrait être comparativement plus faible au Québec et dans les provinces de l’Atlantique, où une grande partie des logements sont déjà dotés d’appareils de chauffage électrique. Cependant, d’importants travaux de rénovation pourraient être nécessaires afin d’améliorer l’efficacité énergétique de nombreux foyers dans les provinces atlantiques.
En Ontario et dans les provinces des Prairies, un pourcentage élevé de foyers utilisent des appareils de chauffage et des chauffe-eau alimentés par des combustibles fossiles comme le gaz naturel, le mazout, le charbon et le propane. La demande de travailleurs qualifiés pour la substitution des sources d’énergie sera donc élevée dans bon nombre de ces provinces. Des travailleurs supplémentaires seront aussi nécessaires pour réaliser des rénovations écoénergétiques dans de nombreux logements plus anciens afin de limiter les pertes de chaleur et, par conséquent, de réduire l’utilisation de l’infrastructure énergétique.
« La substitution des sources d’énergie est le moyen le plus rapide et le plus efficace de réduire les émissions de gaz à effet de serre du parc immobilier canadien, estime Victor Hyman, directeur général de ClimateCare Canada. Et comme environ 60 % des foyers du pays sont chauffés avec des combustibles fossiles, cette transition offre une importante possibilité de changement. »
Bien qu’il n’ait pas été possible d’évaluer pleinement le niveau d’effort requis pour la transition du parc immobilier commercial et institutionnel du Canada dans le rapport, ConstruForce estime que ce changement créera une demande importante pour les travailleurs du secteur non résidentiel. À l’heure actuelle, une part importante des appareils de chauffage des locaux et de l’eau installés dans ces bâtiments est alimentée aux combustibles fossiles.
« Si la modernisation des bâtiments canadiens est une priorité absolue pour un avenir plus vert, elle ne se fera pas sans difficulté, estime Kevin Lee, chef de la direction de l’Association canadienne des constructeurs d’habitations. Pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement du Canada, il faudra accroître considérablement les incitatifs à la consommation et les programmes de soutien, la compétitivité des coûts de ces solutions de rechange, mais aussi la main-d’œuvre supplémentaire nécessaire pour mener à bien ces projets de transition. Ce scénario est également fondé sur l’hypothèse selon laquelle la capacité du réseau et de production d’électricité du Canada est suffisante pour chauffer son parc de logements, ce qui n’est pas le cas actuellement et nécessiterait des investissements importants pour atteindre cet objectif. Cette étude donne néanmoins une idée de l’ampleur du défi et met en évidence les obstacles importants à surmonter dans la poursuite de ces objectifs. »
Ce rapport a été élaboré avec le soutien et les commentaires de différents intervenants du secteur de la construction et a été financé en partie par le Programme de solutions pour la main-d’œuvre sectorielle du gouvernement du Canada.
À propos de ConstruForce Canada
ConstruForce Canada est une organisation nationale menée par le secteur et représentant tous les marchés du secteur de la construction au Canada. Elle a pour mandat de répondre aux besoins du marché du travail en matière de perfectionnement professionnel dans le secteur de la construction et de l’entretien. Dans le cadre de ses activités, ConstruForce travaille avec des intervenants clés du secteur, notamment des entrepreneurs, des promoteurs, des fournisseurs de main-d’œuvre et de formation ainsi que des gouvernements afin de déterminer les tendances de l’offre et de la demande qui auront une incidence sur la capacité de la population active, et soutient les personnes à la recherche d’un emploi dans le secteur. ConstruForce dirige également des programmes et des initiatives qui favorisent l’accroissement des compétences et de la productivité de la main-d’œuvre, l’amélioration des modalités de formation, l’offre d’outils relatifs aux ressources humaines aidant à l’adoption de pratiques exemplaires ainsi que d’autres initiatives à valeur ajoutée visant à répondre aux besoins de la population active du secteur en matière de perfectionnement professionnel. Visitez www.construforce.ca.
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